GLOIRE

L’histoire derrière le chant

L’envie de composer “Gloire” m’est apparue à la suite d’une réaction un peu bizarre que j’ai eu un dimanche matin, alors que je m’apprêtais à me rendre à l’église pour y conduire la louange.

Ce jour-là, comme souvent les dimanches matin, c’était la course à la maison. Me voilà pourtant prêt, occupé à attendre et relancer tout le monde, pour pouvoir partir et arriver suffisamment tôt, pour me laisser le temps d’arriver, d’installer le matériel, faire les balances de son, répéter, prier, …

Plus le temps passait à attendre, et moins j’avais envie d’aller à l’église. Parce qu’en regardant l’heure déjà bien avancée, je savais qu’ en arrivant là-bas, ça allait être la course, le stress, et qu’on serait obligé de tout faire à la va-vite… Que ce stress allait être contagieux, et que mon service de louange s’en trouverait forcément affecté, alors que j’avais passé beaucoup de temps à le préparer durant la semaine.

À un moment donné, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais en réponse à un “Oui j’arrive !” un peu trop appuyé, je réponds aussitôt “moi non plus je n’ai pas envie d’aller à l’église !”.

Sur le coup, je ne me suis pas vraiment rendu compte de ce que je venais de dire, et de la portée de mes propos. Après tout, ma réaction était humaine, et ça pouvait arriver de ne pas avoir envie d’aller à l’église quelques fois. Je sais, on en parle jamais, mais pourtant ça fait partie aussi de la vie du chrétien. Soyons franc, qui un jour n’a pas eu envie d’aller à l’église parce qu’il s’était couché tard la veille ou parce qu’il avait eu une semaine éprouvante ? Et puis au final, la louange s’était bien passé, Merci Seigneur ! J’aurais donc pu ranger cet épisode de ma vie et passer à autre chose.

Sauf que ce jour-là, Dieu en a décidé autrement… Très vite, en me rappelant de ce que j’avais dit, j’ai commencé à me sentir mal, vraiment mal. Et ça a duré toute la journée. Je ressentais en moi le Saint-Esprit me dire “Qu’est-ce que tu as dit ? Que tu ne voulais pas quoi ?…”

À cet instant, j’ai immédiatement repensé à ces deux verset que j’avais lu dans la Bible : le premier se trouve dans le psaumes 122 au verset 1 où le roi David dit “Je suis dans la joie quand on me dit : allons à la maison de l’Éternel”. Et le second est dans le psaumes 133:1 où il dira : “Voici, Oh qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble !”.

Là, j’ai repensé à toutes ces églises et à tous ces chrétiens des pays persécutés comme la Chine, la Corée du Nord ou l’Afghanistan. À tous ces chrétiens qui étaient obligés de prendre des risques pour se réunir en secret, pour pouvoir se retrouver, lire la Bible et louer Dieu ensemble. Parfois, et même souvent au péril de leur vie.

Ce n’est qu’à partir de là que j’ai vraiment réalisé ce que j’avais d’abord pensé, puis exprimé le matin même. Ces gens qui pour la plupart n’ont pas de sono, pas de techniciens, souvent pas d’instruments, et parfois, même pas de chauffage ou d’électricité. Pourtant je suis sûr que leur foi est plus profonde que la nôtre. Je suis sûr que leur louange est plus profonde que la nôtre aussi. Nous qui, en France ou en Europe avons la liberté d’exprimer notre religion, la liberté de nous réunir dans nos églises, et enfin la liberté d’exprimer de notre foi.

J’ai compris ce jour-là que je ne mesurais pas la chance et la grâce que j’avais de pouvoir louer Dieu librement, de pouvoir me retrouver librement dans sa maison. La bible nous dit que Dieu siège au milieu de ses louanges. Alors à cet instant, j’ai réalisé, et j’ai eu honte ! Tellement honte de m’embarrasser finalement avec des problèmes de riches, pour ne pas dire d’enfants gâtés ! Quelle honte !

Comment peut-on dire “je n’ai pas envie d’aller à l’église” ? Ça revient à dire “je n’ai pas envie d’aller dans la maison de Dieu”.

C’est comme si un jour on invitait de la famille ou des amis à venir manger chez nous, en se réjouissant de les voir. Qu’on avait passé du temps à choisir un bon menu, des heures à cuisiner avec amour pour leur mijoter des bons plats, pour les honorer, parce que ce sont nos amis. Et que le jour J, vos amis arrivent avec une tête d’enterrement en vous disant “Je n’ai pas envie de venir chez toi…”.

Comment réagiriez-vous ?

Et puis après j’ai repensé aussi à tout ce que j’avais vécu dans cette église où je ne voulais soit-disant pas aller. Dans Ma belle Église de Saint-Antoine. À tous ces moments où Dieu m’avait tant parlé, et à tous mes frères et soeurs en Christ là-bas, si bons, et si riches de coeurs.

Je crois sincèrement que c’est un privilège que de pouvoir se retrouver dans la maison de Dieu à chaque fois.

C’est en faisant la synthèse de toutes ces pensées que “Gloire” a vu le jour.

C’est un chant que je dédie à toutes les personnes de mon assemblée. C’est en pensant à cette journée et à eux que je l’ai composé. La batterie un peu “déstructurée” du début est volontaire : elle symbolise l’arrivée des gens à l’église, ce “bazar ambiant” où tout le monde discute avant que le culte commence. Je ne sais pas comment cela se passe dans vos églises à vous, mais en tout cas chez nous, c’est toujours comme ça. Et puis tout rentre dans l’ordre dès que ça commence. Je voulais que l’intro musicale suive cette logique.

Je terminerai en disant que pendant le confinement lié au COVID-19, les églises ont du s’organiser pour diffuser leurs cultes ou leurs messes en direct. Cela a amené des bonnes choses, mais des moins bonnes aussi. Parce que je me suis aperçu que c’était “confortable” de faire son marché, choisir son culte ou sa messe à la maison, tranquillement installé dans son salon.

Confortable aussi de pouvoir passer d’une prédication à une autre, zapper très simplement une prédication qui ne nous plaisait pas, etc… Et enfin confortable et rassurant de penser que c’était la même chose d’aller à l’église sur internet, quand nos frères et soeurs de l’église à laquelle nous appartenons y allaient eux physiquement.

La  Bible nous dit dans Hébreux 10:25 “N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez le jour s’approcher”.

C’est une bonne chose de pouvoir être édifié par d’autres prédications. J’en écoute plusieurs durant la semaine ou après être rentré de mon église. Mais je pense que c’est aussi l’église à laquelle on appartient qui doit toujours être prioritaire, et pas le contraire.

Parce qu’il est bon et doux pour des frères de demeurer ensemble.

Parce que mon coeur est dans la joie quand on me dit : “allons à la maison de l’Éternel !”

Alors soyons dans la joie !

Et que tout ce que nous faisons, nous puissions le faire pour la gloire de Dieu !

 

Amen

 

Stéphane