M’ENDORMIR AVEC TOI

(À mon cousin Michel parti bien trop tôt… On se revoit là-haut, tu restes dans mon coeur, et je sais que tu m’as déjà gardé une place près de toi.)

“M’endormir avec toi” est le dernier chant de l’album que j’ai eu à composer. Je voulais le terminer avec un chant calme, “acoustique” et doux. Terminer avec un chant qui puisse résumer tous les chants de l’album en fait.

Musicalement, j’avais en tête qu’il fallait que ce soit une ballade, mais rien de plus. Je n’avais aucune idée de mélodie ou inspiration de texte, et je me rappelle que je ne savais absolument pas par où commencer. Et pourtant j’avais cherché pendant des semaines. Tous les matins, en arrivant au bureau, je disais à Cécile, mon assistante “il faut que je compose une ballade”. Et le lendemain, et les autres lendemains, je n’avais toujours rien. Quand l’inspiration vient pas, ben… elle vient pas ! Ce sont des choses qui arrivent, il ne faut pas s’inquiéter pour autant.

A cette période-là, j’avais des grosses journées. Je rentrais souvent tard le soir, tellement épuisé parfois, qu’il m’arrivait même de m’endormir pendant que je priais pour remercier Dieu de m’avoir gardé durant ma journée. C’était aussi une période où je priais de moins en moins le soir, souvent parce que j’oubliais tout simplement de le faire.

Un jour, alors que je priais Dieu pour savoir quel devait être le thème à aborder dans mon prochain chant, j’ai cette pensée qui m’est venue. Comme si une petite voix me disait “ce qui me ferait plaisir, bien au-delà de tout ce que tu pourrais faire, c’est que tu passes plus de temps avec moi dans la prière”.

J’ai souvent parlé de l’importance de louer Dieu. C’est vrai que c’est important. Mais la prière est tout aussi importante. Voire plus importante. On ne peut pas dire à quelqu’un qu’il est notre ami si on ne l’appelle jamais, ou si on ne prend jamais de ses nouvelles… L’amitié, c’est pas ça.

De là m’est venue cette idée d’écrire un texte qui pourrait-être cette prière que j’adresserai à Dieu tous les soirs avant de m’endormir. Un chant qu’une maman pourrait fredonner à son enfant aussi pour l’endormir le soir.

Pendant que je réfléchissais à tout ça, je me suis rappelé que lorsque j’étais tout petit, je devais avoir 3, 4 ou 5 ans peut-être, il m’arrivait assez souvent d’aller dormir chez mes grands-parents le week-end. Et je me rappelle surtout que ma grand-mère venait le soir dans ma chambre avec moi, pour me faire réciter cette prière dont je me rappelle encore aujourd’hui.

Toute ma famille connait cette prière qui dit “Hima vor yes bargui bidi, Hissous Arotk guenem kézi, im merkères toune néré, ays kicher zis bayé, téyé noren vor gartenam, chenoré vor kovet kam, Amen.

Traduction : Maintenant que je vais aller dormir, Seigneur je t’adresse cette prière. Pardonne-moi de mes péchés, garde moi durant cette nuit, et que lorsque je me réveillerai, que tu permettes que je vienne à toi. Amen

Ce soir-là, c’était un vendredi. Je me suis mis à mon clavier, en repensant à tous ces moments de ma tendre enfance, dont je n’avais laissé échapper aucun souvenir. Qu’il s’agisse de l’atmosphère, de l’odeur de la chambre, de la température de mes draps, de l’amour si palpable ou la persévérance de ma grand-mère tellement attachée à ce que je prononce ces mots. Tout m’est revenu ce soir-là.

Alors j’ai commencé à pianoter et à jouer quelques accords. Je savais que j’en tirerai quelque chose. Parce que c’était le bon moment pour ça. Parce que l’envie d’écrire une prière que je pourrais adresser à Dieu le soir avant de m’endormir me fascinait.

Étant plus mélodiste que littéraire, comme d’habitude, la musique est venue très vite.

Et quand j’ai eu ce début de phrase à portée de mon stylo : “Mon Dieu des merveilles, quand la nuit s’éveille, avant de fermer les yeux”, je savais que je tenais mon chant. La suite était facile : il suffisait de raconter comment se passaient mes journées, ce qui était important pour moi dans ma relation avec Dieu, ce qui m’avait touché le plus. Simplement ! Comme quand on s’adresse à un être cher. Sans détours.

Ce soir-là, je me suis enregistré piano/voix sur mon Iphone.

Et en réécoutant ce que j’avais fait, je me suis endormi.

C’est exactement ce que je voulais avec ce chant. Il était à présent terminé.

J’allais pouvoir aller m’endormir avec celui qui me rend la vie tellement plus belle.

L’album était terminé !

Merci Seigneur ! T’es vraiment trop fort ! Merci d’avoir placé ce rêve dans mon coeur. J’ai terminé l’album, ON L’A FAIT !

J’arrive pas à le croire. Merciiiiiiii !

Je rêve que toutes les mamans du monde chantent ce chant à leurs enfants le soir pour les endormir.

Je rêve que toute l’humanité entière soit reconnaissante en toutes circonstances à ce Dieu si bon qui ne change pas.

Et enfin pour toi qui me lit, je rêve que Dieu touche ton coeur et t’accorde sa grâce.

Cette grâce qui a sauvé le monde et qui donne à tous ceux qui ont cru en lui, la vie éternelle.

Parce qu’il est vivant ! Je te garantie qu’il est vivant !