TU ES SAINT
L’histoire derrière le chant
“Tu es Saint” est le seul chant de l’album que j’ai co-écrit avec Tamar, mais qui a pourtant une histoire un peu particulière pour moi.
Ça se passe durant le mois d’Août 2020. Avec mon épouse nous avions invité notre couple pastoral, Sam et Tamar, pour prendre un temps à part ensemble à Cavalaire. Déjà parce que nous nous apprécions mutuellement. Mais aussi parce qu’après le Canada et les États-Unis, leur ministère en arrivant en France ne leur avait pas permis de connaitre cette belle région du golfe de Saint-Tropez, dont nous leur avions tant parlé.
On s’était dit qu’au-delà de passer du bon temps, ce serait une belle occasion pour nous de travailler nos voix, qu’on avait prévu d’aller enregistrer en studio quelques mois plus tard, et pourquoi pas composer un ou deux morceaux ensemble.
Les paroles de “Tu es Saint” se suffisant à elles-mêmes, nous sommes vite arrivé dans une impasse dont nous savions pas trop comment nous échapper.
Je trouvais que le chant était soit trop long, soit pas assez étoffé, qu’il y avait trop de répétitions, et qu’on allait perdre l’auditeur en route… Je voulais vraiment quelque chose qui ne nous “oblige pas” à tomber dans la lassitude de chanter tout le temps les mêmes paroles, mais je ne souhaitais pas non plus que ça parte dans tous les sens. Bref, à ce stade-là, je voulais que ce chant soit simplement plus équilibré. Plus facile à dire qu’à faire…
Ce matin-là, on passe un peu de temps pour trouver un Pont qui pourrait “aérer” le chant, et on finit par trouver un bout de mélodie sur une suite d’accord. On tenait peut-être notre porte de sortie.
Tamar était sûre de sa trouvaille, moi beaucoup moins… Quelques heures plus tard, même s’il y avait un léger mieux, le résultat n’était toujours pas au niveau escompté. J’avais beau tout essayer, changer la mélodie, un ou deux accords, y’avait pas ce fameux truc qu’on affectionne nous les compositeurs quand on se dit “voilà c’est ça !”.
Toute la journée quasiment, j’avais également cherché des paroles qui puissent “matcher” avec ce qu’on avait trouvé le matin, mais là non plus rien de vraiment concret. Alors au bout d’un moment, plutôt que de me laisser envahir par l’idée que je sois finalement un bon à rien, je propose qu’on fasse un break, et qu’on se prépare un bon repas pour le dîner. Me disant en moi-même que puisqu’on avait rien trouvé, au moins on allait bien manger.
Je propose d’aller faire quelques courses vite fait, en quête de produits nobles, laissant tout le monde commencer à préparer le repas; ayant plus confiance dans leurs talents culinaires que dans les miens.
Me voilà donc seul, parti aux courses, réécoutant le temps du trajet nos prises du matin, captées sur mon smartphone. Mais là encore, toujours rien ! Une heure plus tard, je suis le parking de Carrefour, le coffre rempli de produits frais, prêt à rentrer là où tout le monde m’attendait à la résidence.
Au moment où je démarre la voiture, je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu’il va se passer quelque chose… Comme si quelqu’un toquait à ma vitre en me disant : “Tu les veux tes paroles ou pas ? Parce que si tu les veux, c’est maintenant !”.
Je connais bien ces moments… Et je me rappelle encore très bien de ma réaction : « Seigneur franchement tu abuses, je fais mes courses, tu crois vraiment que c’est le bon moment ?».
Mais j’obéis, et j’arrête le contact. Je pense à ce Dieu si grand, ce Dieu Saint qui est au-dessus de tout, et j’écris dans la mélodie que j’entends, tout à la suite sans m’arrêter : « Roi majestueux vers toi j’élève, ce chant d’amour qui vient remplir mes lèvres. Ta puissance et ta sainteté m’enivre, de ton esprit qui vient répandre ce parfum de vie, etc… ». Quel beau moment !
Y’a pleins de gens qui passent et qui attendent pour prendre ma place de parking. Mais je ne les vois pas. Je ne les entends pas. Je suis là seul. Seul avec mon Dieu, comme isolé du monde. Je n’arrive pas à croire que je viens d’écrire d’un trait et en quelques secondes, ce que j’ai cherché toute la journée, en vain… Et je l’ai fait dans ma bagnole sur un parking, le coffre rempli de courses, tu le crois ça ?
Je réalise que le chant est terminé, mais je ne veux pas qu’il se termine. Parce que je sais que ce beau moment va s’arrêter. Et je ne veux pas qu’il s’arrête ! Même si je suis là au milieu de nulle part. Je voudrais pouvoir arrêter le temps, je ne peux pas, et il faut que je rentre.
Je crois que je n’arriverai jamais à coordonner mon agenda avec celui de mon créateur. Et heureusement finalement.
Parce que s’il est rarement en avance, il n’est jamais en retard ! Il est Saint, il est Puissant, il est Glorieux, il est Souverain !
Il est tout ce que j’aime !
Alors que ce chant puisse vous plonger dans sa présence, sa Sainteté et sa grandeur.
Qu’il puisse vous remplir de son Esprit.
De cet Esprit qui vient répandre ce parfum de vie.
Parce qu’il est la vie !
Amen
Stéphane